Mike DeWay
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Mike, peux-tu te présenter et me dire de quelle région du Québec tu viens précisément ?
Oui, mon nom est Mike DeWay ou plutôt Michel Lavoie alias Mike DeWay !
Il ne faut pas oublier mon vrai nom car mes ancêtres étaient des Delavoie originaires de Normandie. C’est pour cette raison que j’ai conservé le préfixe DE dans mon nom de scène. Cela fait plus « spectacle »…

Je viens de la ville de Québec, j’y suis né et y demeure toujours alors que j’ai, actuellement, 52 ans.
Je pratique le Blues depuis 1970 c’est-à-dire depuis que je joue de la guitare. J’ai appris les rudiments de cette musique en écoutant des artistes tels que BB King, John Mayall, Albert King etc…

Par la suite j’ai été très influencé par le Rock’n’roll ou des groupes tels que les Rolling Stones mais je suis toujours revenu au Blues. D’ailleurs depuis une vingtaine d’années je ne fais que du Blues…

Le fait de naître au Québec a-t-il été un avantage pour découvrir cette musique ? Tu devais, en effet, avoir facilement accès aux émissions de radio américaines et même aux grands shows télévisuels des USA comme le Ed Sullivan Show…
Oui, nous avions accès à toutes ces émissions et notamment les shows de télévision.
L’accès à la radio était plus réduit et nous nous contentions, la plupart du temps, d’émissions locales qui étaient francophones.

C’est, peut être, pour cela qu’au fil du temps mon Blues est devenu de plus en plus francophone. C’est ma langue maternelle…
Je dois, cependant, reconnaître que j’ai surtout découvert cette musique car de nombreux bluesmen américains se sont produits au Québec. A Québec même, il y avait une boite nommée Le Café Blues qui était très active…
Il ne reste que des petits Pubs aujourd’hui…

Quel a été le premier bluesman américain que tu as eu l’occasion de découvrir sur scène ?
Je crois que c’est BB King…Non !
C’est John Mayall en fait, via une tournée qui suivait la sortie de son album « Jazz Blues Fusion » en 1972. Ce concert avait lieu au Colysée de Québec, un amphithéâtre qui sert aussi de patinoire pour l ‘équipe de hockey sur glace locale. Ce concert remonte à 1974, Mayall était alors accompagné par le guitariste Freddy Robinson.

Le deuxième concert a été BB King et il s’était déroulé dans un espèce de centre commercial de Québec en 1977 ou 1978...

Peux-tu revenir sur tes débuts professionnels ?
A l’âge de 17 ans, en 1972, j’ai commencé à me produire avec un saxophoniste spécialisé dans le Blues et le Jazz. Il avait 18 ans et nous venions du même quartier….
Nous nous produisions dans une petite boite de Québec avec un batteur et notre répertoire, en 1973-74, était assez Rock. Je subissais les influences d’Elvis Presley, des Rolling Stones, des Doobie Brothers et des Beatles qui, eux-mêmes, s’inspiraient du Blues.
Notre retour au Blues traditionnel s’est fait au milieu des années 1980.

As-tu toujours chanté, en partie, en français ?
Oui et dans les années 1970-80 nous reprenions aussi le répertoire de Michel Pagliaro (rocker québécois très peu connu en France, Nda) et d’Offenbach (le groupe québécois - pas le compositeur allemand, Nda). Je chantais aussi des titres d’artistes français d’où mon goût immodéré pour me produire dans cette langue.

Il y a des auteurs québécois très connus en France comme Gilles Vigneault ou Robert Charlebois. Sont-ils des références pour toi au niveau de l’écriture ?
J’ai ma touche personnelle…
Je n’arrive pas à écrire de beaux poèmes qui, de toute manière, ne correspondent pas à l’idée que je me fais du Blues. J’ai une chanson qui se nomme « Sans les femmes le Blues n’existerait pas »,  écrite par un de mes amis, elle se rapproche plus de l’esprit de cette musique. C’est Jimmy Johnson qui évoquait le même type de sujets…

Les titres de Blues ne sont jamais très « intellectuels », ils sont simples, efficaces et portés par des rythmes et des ambiances.

Tes textes sont, en tout cas, toujours teintés d’une touche d’humour. Où vas-tu puiser ton inspiration et cet humour ?
Je ne sais pas…

On va dire que c’est ma touche personnelle (rires) !

Je n’ai pas vraiment de modèle dans ce domaine en dehors, peut être, de Plume (humoriste québécois, Nda) qui est bien plus décadent que moi…
Mon humour dans le Blues est fait pour les « Party » car cette musique est faite pour les grandes fêtes dansantes.

Combien de disques as-tu enregistré à ce jour ?
Lorsque je suis définitivement revenu au Blues mon groupe se nommait Only Blues Band devenu Mike DeWay & The Only Blues Band à compter de notre deuxième album. Notre premier disque était « Only For You » car je joue pour le public, ma démarche est très directe. Le deuxième disque est « La Gang de Fous ». « La Gang » c’est à la fois le groupe et le public, il y a donc un cheminement logique dans ces deux titres…

Ces disques ne sont pas disponibles en France mais j’espère pouvoir les rééditer dans quelques années. J’ai déjà des chansons d’écrites pour mon futur album qui sortira en 2009. Nous en « rodons » quelques unes sur scène actuellement.

Nous découvrons, actuellement, en France de plus en plus de bluesmen québécois. Peux-tu me présenter cette scène et me dire s’il y a encore beaucoup de lieux où vous pouvez jouer là-bas ?
Dans la ville de Québec, que je connais le mieux, j’aime « cultiver » le Blues dans bien des endroits. Je crois que cette musique se porte bien dans cette ville car le nombre de groupes est de plus en plus important. J’essaye de le développer à ma manière et cela me permet de faire travailler pas mal de personnes. Dans les banlieues ou les plus petites villes il ne doit y avoir qu’un Club ou deux…

C’est donc surtout à Québec et à Montréal que tout se passe mais toutes les fins de semaine il doit au moins y avoir une cinquantaine de groupes qui se produisent partout dans la région.
D’une manière générale cela se passe bien pour tous les registres, du Blues Rock au Chicago Blues…
C’est vraiment fun !

Comment définirais-tu ta musique. Est-ce du « Québec Blues » ?
Oui c’est du Québec Blues, en tout cas c’est un terme qui correspond bien à ma musique…
Cela nous définit et nous différencie bien des autres. Si je continue à faire des reprises, j’ai à mon actif de plus en plus de titres originaux. C’est donc un vrai Blues francophone de Québec que je propose…

C’est ta quatrième venue en France. As-tu des attaches ici et des artistes que tu apprécies particulièrement ?
Je ne connais pas beaucoup les artistes français en dehors de K-Led Bâ’ Sam que j’ai croisé dernièrement et qui est vraiment un chic type. De plus il est vraiment très bon…
Il doit y en avoir d’autres mais je ne me souviens pas de leurs noms…

Tu prépares un nouvel album, peux-tu me parler plus en détails de tes projets ?
Mon projet d’album se réalise actuellement. Nous testons des morceaux lors de mes spectacles…
A l’avenir j’aimerais davantage me faire connaître en France et dans toute l’Europe. Il y a beaucoup d’endroits comme la Suisse, l’Allemagne, la Belgique et la Hollande où nous pouvons espérer pouvoir travailler. Ceci me permettrait de faire découvrir ce Blues québécois qui est très particulier. Je pense, en tout cas, que les gens l’apprécient …

Pour revenir à une de tes questions précédentes il y a de plus en plus de « Jam Nights » au Québec  et, de ce fait, j’y organise de plus en plus de « boeufs ». Cela se déroule dans deux quartiers différents, le jeudi soir au Pub Limoilou et le vendredi soir au Pub Le Mundial.

A chaque endroit il y a une vingtaine de musiciens qui viennent toutes les semaines. J’adore cela car ça créé un engouement et depuis que j’anime ces sessions (5 ans) il y a de nombreux groupes qui se sont formés. Les « Jams Night à Mike » c’est le « Club Social » du Québec (rires) !

As-tu une conclusion à ajouter ?
Vive le Blues et merci de nous accueillir si chaleureusement dans votre si beau pays.
Nous espérons revenir régulièrement et très souvent !
Merci beaucoup et merci à toi David !

 

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Interview réalisée au
Caf’ Conc’ d'Ensisheim 
le 10 octobre 2008

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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